Top 13 des histoires effrayantes tirées des mines de Thetford Mines
Le Musée Minéro a changé, récemment, son image de marque pour opter pour un nom plus court et dynamique. « Minéro » renvoie aux minéraux qui ornent la collection du Musée, en plus de faire un lien avec les mines, mais surtout, avec les héros qui ont travaillé dans celles-ci. Malgré la prudence et le courage des mineurs, les accidents dans les mines étaient fréquents et certaines fois, ces péripéties créent des histoires d’horreur (qu’on vous raconte ici!) pour les oreilles les plus averties! Les coeurs sensibles, il faut peut-être vous abstenir!
(Par respect pour les victimes de ces accidents, nous avons omis les noms ).
1. Une explosion à retardement.
Un groupe de mineurs travaillant de jour auraient procédé à des explosions durant leur quart de travail, afin de dégager du minerai des parois rocheuses dans une mine souterraine de la région. Toutefois, ceux-ci auraient oublié quelques bâtons de dynamite dans une pierre, ayant d’autres tâches à compléter rapidement. Plus tard le soir, une autre équipe est en poste et cherche à se réchauffer dans les souterrains frisquets du mois de mars. Un petit groupe se rassemble donc autour d’un petit feu de camp. La dynamite oubliée, à quelques pas d’eux, est chauffée et sans que les hommes ne le sachent, elle s’allume. L’exposition tue l’un d’entre eux, quelque temps plus tard, lorsqu’il est projeté à une trentaine de pieds plus loin, un bras et une jambe manquants, arrachés sur le coup.
(Source: À la mémoire des travailleurs de l’amiante – d’histoires et d’histoires, Simon Rousseau.)
2. Un hoistman dans la lune.
La mine King, l’une des mines fondatrices de Thetford Mines, avait autrefois un puits souterrain de 1500 pieds (plus de 450 mètres!) de profondeur. Imaginez… Le puits était plus profond que la tour Eiffel est haute! Pour descendre aux différents niveaux du puits, une cage d’ascenseur était installée et un hoistman (dans le langage rempli d’anglicismes des mineurs) était responsable des remontées et des descentes grâce à un système de codes et de sons de cloche. Un pauvre électricien était un jour seul dans la cage d’ascenseur et devait descendre au plus bas des niveaux. Il envoya la demande au hoistman qui activa la descente. Arrivé au niveau 1500, la cage de s’arrêta pas, le hoistman étant un peu lunatique. Il faut préciser que le puits continuait un peu après 1500 pieds, afin de créer un petit réservoir censé contenir un peu de l’eau qu’on drainait des souterrains. L’électricien, pris au piège dans la cage d’ascenseur, fut immergé dans l’eau et un effet de succion l’attirait constamment vers le bas, ses outils pesant à la ceinture autour de sa taille et ses vêtements mouillés menaçant de le noyer. L’homme dut se débarrasser de tous ses outils et utiliser toute sa force pour réussir à grimper dans l’échelle de secours et sortir dans la minuscule ouverture située au plafond de l’ascenseur. Il emprunta ensuite les échelles fixées aux parois du puits pour franchir l’espace qui le séparait du dernier souterrain et, lorsqu’il atteint un téléphone de secours, inutile de mentionner les mots peu élogieux qu’il hurla au hoistman responsable de l’accident!
(Source: À la mémoire des travailleurs de l’amiante – d’histoires et d’histoires, Simon Rousseau.)
3. L’ascenseur-broyeur.
La mine Normandie était munie d’un ascenseur pour acheminer des poches de chrysotile à travers son gigantesque moulin. Un homme en particulier était affecté à empocher du chrysotile, pour ensuite l’apporter à cet ascenseur avec un petit camion. L’ascenseur permettait ensuite de bouger les poches d’amiante chrysotile à travers le moulin, jusqu’au moment de les envoyer au train et de les exporter. Ce jour-là, en 1958, l’homme travaillait au 6e plancher et devait placer les sacs dans l’ascenseur. Pour rendre son travail plus facile, il passa la moitié de son corps à travers le grillage qui encadrait la cage d’ascenseur afin d’atteindre les boutons à l’intérieur et de la faire descendre de quelques pouces. Se faisant, elle serait plus accessible pour lui! Toutefois, il n’eut pas le temps de retirer entièrement son corps de l’interstice par lequel il s’était glissé et, lorsque l’ascenseur descendit plus rapidement qu’il ne l’aurait cru, il fut broyé entre la barrière et le plancher de celui-ci. Selon l’autopsie, il aurait été tué sur le champ, d’une fracture à la colonne cervicale. Pauvre homme! Bien évidemment, les normes de sécurité furent revues ensuite et il fut impossible pour quiconque de passer à travers le grillage pour atteindre les contrôles de l’ascenseur!
(Source: Vimy-Ridge – Mon village minier sur la crête, Céline Roy.)
4. Le prisonnier de la pelle mécanique.
Dans un puits minier, il était possible de voir autrefois un bon nombre de machineries lourdes de toutes sortes, ainsi que les braves hommes qui travaillaient avec ces outils tous les jours! Un de ceux-ci travaillait tous les jours dans une pelle mécanique et devait creuser le sol, en détacher du minerai et déplacer de gros blocs lourds à travers le puits. Il arrivait que les parois d’un puits à ciel ouvert soient rendues fragiles par les nombreuses explosions ou par l’exploitation minière trop intense, qui grugeait la pierre en quête de fibres de chrysotile. Un jour, alors que l’homme était à bord de sa pelle mécanique et était affairé, comme d’habitude, à bouger des blocs de minerai, il fût écrasé par un bout de la paroi du puits qui s’en détacha subitement. Le gros bloc de pierre tomba directement sur la cabine métallique de la pelle mécanique et écrasa son passager, sans pitié. Selon les témoins de l’accident, il fallut de nombreuses heures pour que les secours réussissent enfin à extirper le corps sans vie de sa prison mécanique tant le métal en était tordu!
(Source: Vimy-Ridge – Mon village minier sur la crête, Céline Roy.)
5. La casquette ensanglantée.
Plusieurs ouvriers travaillaient ensemble dans l’atelier d’une mine. Nous sommes en 1919 et les normes de sécurité au travail sont moindres. Alors que les ouvriers sont occupés à leurs différentes tâches, l’un d’entre eux voit, sur une table de l’atelier, une casquette humectée de sang. Aussitôt, on fit sonner l’alarme et tous se mirent à la recherche d’un blessé. Les recherches menèrent à la découverte du cadavre d’un homme, coincé entre le tambour et l’engrenage de la partie supérieure d’une courroie. Quelque peu déchiqueté, l’homme avait la tête et les bras qui pendaient vers le bas, vers le réservoir à minerai, tandis que sa jambe gauche était sur la courroie.
(Source: Au-delà de l’amiante, Histoire des accidents mortels dans les mines d’amiante du Québec de 1889 à nos jours, Lucien Gouin et Ghislaine Morin.)
6. La faucheuse des mines.
Un jeune homme cherchait un emploi et s’en alla rencontrer les employeurs de la mine King, en juin 1904, dans l’espérance d’y trouver sa place. Suite à une rapide entrevue, il déambula sur les lieux de son nouveau travail, afin de s’y accoutumer. Sans savoir que les wagons chargés de pierre (pesant de 5 à 6 tonnes chacun) arrivaient à tout instant sur la voie ferrée provenant des différents puits, il errait sur ce chemin de fer. Un chariot arriva à toute allure et le happa de plein fouet. Son corps en fut coupé en deux net! En voilà une mort horrible!
(Source: Au-delà de l’amiante, Histoire des accidents mortels dans les mines d’amiante du Québec de 1889 à nos jours, Lucien Gouin et Ghislaine Morin.)
7. Un éboulis meurtrier.
Un groupe d’hommes était affairé à dégager l’entrée d’un tunnel qui venait d’être obstrué lors d’un dynamitage à la mine Bell, en 1938. La tâche était difficile et très physique. Les hommes devaient utiliser des pics et des pelles pour se faire et devaient être les plus rapides possible afin que l’extraction ne soit pas arrêtée trop longtemps. Les 7 hommes concentrés sur leur travail, ils ne se rendirent pas compte qu’une paroi du tunnel avait été fragilisée par l’explosion. Le mur s’écroula et emprisonna les victimes sous un amoncellement de pierres. Tous furent tués dans cet éboulis. Dans le groupe, 3 hommes étaient des vétérans de la Première Guerre mondiale et un autre avait été militaire autrefois. De grandes funérailles communes furent tenues et toute la ville fut présente.
(Source: Thetford Mines – 125 ans d’histoire – Une année à la fois (1892 – 2017), Centre d’archives de la région de Thetford.)
8. Une mortelle maladresse.
Imaginez tuer votre collègue de travail… par maladresse. C’est ce qui est arrivé à un mineur de la région en 1950. L’homme transportait une chaudière pleine de gros boulons et, sans le faire exprès, bien entendu, il échappa son lourd bagage sur la tête d’un de ses collègues qui travaillait plus bas. L’homme perdit la vie à cause des nombreuses blessures à la tête que lui infligèrent les boulons en tombant de leur hauteur, à une certaine vitesse.
(Source: Au-delà de l’amiante, Histoire des accidents mortels dans les mines d’amiante du Québec de 1889 à nos jours, Lucien Gouin et Ghislaine Morin.)
9. Le mineur mort-vivant.
Avant que tout ne devienne opéré par l’électricité, de nombreuses machines fonctionnaient au charbon dans les mines. On devait avoir une réserve constamment bien remplie pour être en mesure de faire fonctionner le tout en tout temps. En 1952, un homme se trouve dans la réserve et est enterré vivant sous un amas de charbon! il meurt, quelques temps après avoir été ensevelis sous une quantité étouffante (c’est le cas de le dire!) de ce combustible. On le retrouve un peu plus tard et il est déjà impossible de faire quoi que ce soit pour le sauver.
(Source: Au-delà de l’amiante, Histoire des accidents mortels dans les mines d’amiante du Québec de 1889 à nos jours, Lucien Gouin et Ghislaine Morin.)
10. Un dégel mortel.
L’hiver, il faut souvent procéder au dégel de l’équipement, qu’il soit petit ou grand, avant d’en faire l’utilisation. Un homme était, en avril 1965, affecté à dégivrer une pelle mécanique. Par une simple erreur lors de l’opération, le feu s’éprit des vêtements de l’homme et celui-ci fut rapidement transformé en torche humaine. On ne put lui venir en aide à temps et il mourut ainsi, enflammé, calciné.
(Source: Au-delà de l’amiante, Histoire des accidents mortels dans les mines d’amiante du Québec de 1889 à nos jours, Lucien Gouin et Ghislaine Morin.)
11. Une série de malchances.
Les lampes sont, dans les mines souterraines, les seules sources de lumière pour les courageux mineurs qui y travaillent. Au fil du temps, la lampe connut une grande évolution, par chance! Au départ, il ne s’agissait que d’une simple chandelle fixée à un support de fer et piquée dans les parois rocheuses des tunnels sous-terre, imaginez! Il y eut ensuite une série de prototypes, jusqu’à ce qu’on en vienne aux lampes frontales à batteries rechargeables. Dans ce long processus d’amélioration, certains mineurs durent travailler avec des lampes au carbone. En 1934, celle d’un mineur en particulier éclata en morceaux alors qu’il travaillait. Une petite flamme s’en libéra et alluma l’explosif qu’on préparait, juste à côté, en prévision d’un éventuel dynamitage de parois. L’explosion retentit, en en tuant et en en blessant plusieurs malchanceux!
(Source: Au-delà de l’amiante, Histoire des accidents mortels dans les mines d’amiante du Québec de 1889 à nos jours, Lucien Gouin et Ghislaine Morin.)
12. Un réservoir bien rempli.
Un homme travaillait, en décembre 1918, tout près du réservoir dans lequel chutait le minerai pour être stocké jusqu’au moment où il serait acheminé au moulin. En faisant une fausse manoeuvre, l’homme tomba dans le réservoir et, dans sa joie de ne pas s’être blessé, n’entendit pas le signal annonçant que du minerai s’apprêtait à être envoyé dans le réservoir. De lourdes pierres lui tombèrent donc dessus, le fracassant et l’enterrant dans le réservoir, sans qu’il n’ait eu le temps de s’en sauver. L’incident fut mortel, inévitablement, la charge étant trop importante pour le corps du mineur.
(Source: Au-delà de l’amiante, Histoire des accidents mortels dans les mines d’amiante du Québec de 1889 à nos jours, Lucien Gouin et Ghislaine Morin.)
13. Une remontée écrasante.
En mars 1951, un homme conduisait un camion de 25 tonnes chargé d’une dizaine de tonnes de minerai, en compagnie d’un collègue, assis à ses côtés. À la sortie de la mine, une pente abrupte devait être traversée pour se rendre au moulin. Le chauffeur, habitué de faire ce trajet, trouva que la montée était plus pénible que d’habitude et le fit remarquer à son passager. Ayant un pressentiment, il ordonna à celui-ci d’ouvrir sa porte et, à peine quelques secondes plus tard, il lui cria de sauter. Le premier homme sauta et le conducteur tenta de suivre, alors que le camion dévalait la pente, incontrôlable! Alors qu’il sauta, la porte du camion se referma sur lui, le freinant dans sa chute et changeant sa trajectoire. Le camion le broya à mort, et alla se verser sur le côté, environ 25 pieds plus bas, le long du chemin boueux. Le premier homme qui avait sauté du camion fut sain et sauf et courut au secours du deuxième, qui hurlait dans la boue: « ôtez-moi ça de sur le dos! » encore sur l’adrénaline et pensant avoir encore le camion sur lui. Il mourut de ses graves blessures quelques instants plus tard.
(Source: Au-delà de l’amiante, Histoire des accidents mortels dans les mines d’amiante du Québec de 1889 à nos jours, Lucien Gouin et Ghislaine Morin.)
Si vous êtes curieux d’en apprendre davantage sur les péripéties et autres événements ayant eu lieu en région au fil du temps, passez à la boutique du Musée Minéro, de magnifiques livres historiques sont prêts à être amenés chez vous!
Par Laurence B. Rodrigue
Par Laurence B. Rodrigue
C’est tout pour cette fois! On se retrouve bientôt pour d’autres articles !
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