LAC NOIR

31

janvier
Dates
  • 8 JUIN AU 7 OCTOBRE
Lieu
  • CENTRE HISTORIQUE DE LA MINE KING | KB3
Catégorie
  • EXPOSITION TEMPORAIRE

Description

LAC NOIR

Stéphanie Morissette

Lac Noir est une installation vidéo et photo prenant le point de vue de la nature sur l’histoire du lac du même nom, enrichie de la mémoire des témoins ayant vécu les transformations de ce lieu. L’œuvre présente une multiplicité de perspectives sur le patrimoine territorial et industriel de la région de Thetford Mines. Elle intègre des images d’archives de la Mine Lac d’Amiante (anciennement nommé le Lac Noir) ainsi que des images du site aujourd’hui, présentant autant de points de vues des insectes, des oiseaux ou des minéraux. Des témoignages audio de membres de la famille de l’artiste qui se souviennent du lac sont superposés aux images du  territoire avant, pendant et après son exploitation. Cette œuvre se situe à la jonction du documentaire et du film expérimental.

Stéphanie Morissette est née à Thetford Mines, et pendant plusieurs années, elle fut intriguée par l’histoire du lac Noir qui fut entièrement vidé dans les années 1950 afin d’y exploiter une veine d’amiante. L’exploitation de l’amiante fut l’une des aventures économiques les plus importantes de la région, néanmoins éphémère. Comme toute excavation, le territoire, par sa transformation, témoigne de cet événement.

Le projet est une réflexion sur la métamorphose du territoire et les impacts humains sur celui-ci. À travers un regard presque animiste, l’artiste tente également de représenter de multiples perspectives des éléments naturels sur le comportement humain.

Dans son travail, Stéphanie Morissette explore les effets pervers de l’anthropocentrisme à travers la création d’environnements narratifs. Elle privilégie la mise en scène de fragments ouvrant sur une autre vision du monde. Avec ce projet, elle approfondit ses réflexions environnementales rappelant les théories écoféministes, notamment de Val Plumwood, et inverse le rapport de domination avec une pluralité de points de vue de la nature en utilisant la  technologie (vidéo, son, drone, photographie analogue et numérique). Dans cette perspective, elle intègre un univers visuel où l’humain ne serait pas au centre de l’univers, mais plutôt un être faisant lui aussi partie de cet écosystème.

Ce corpus présente une continuité avec un travail antérieur où l’artiste promenait des hameçons dans une mer vidée de ses poissons (Empty?/Vide?, 2006-2013); une forêt de papier inquiète de son avenir (L’inquiète forêt, 2015) ainsi que le travail sur la transformation de la nature par les technologies et l’impact humain (Les Curieux empires coloniaux, 2017 et Transmutations, 2019).

Le lac Noir se situe sur le territoire non cédé de la nation w8banaki, le Ndakinna, dans une ville qui porte aujourd’hui le nom de Thetford Mines, Québec, Canada.

Lac Noir ⓒ Stéphanie Morissette, Pierre-Jean Moreau et Centre d’archives de la région de Thetford.

L’exposition est présentée à KB3 grâce à la contribution financière de Granilake.

Crédits:

Images et sources vidéo: Stéphanie Morissette, Pierre-Jean Moreau et le Centre d’archives de la région de Thetford.

Direction: Stéphanie Morissette;

Drone : Pierre-Jean Moreau;

Son et mix audio: Dale Einarson;

Contrebasse: Benoît Converset; Piano: Roland Favre.

Réalisé avec le soutien financier du Conseil des arts du Canada et la collaboration de Granilake.

Remerciements:

L’artiste tient à remercier Pauline Laflamme, Réjeanne Laflamme, Louise Landry, Sarto Morissette et Michel Morissette pour leur témoignage; Michel Vallée, gestionnaire de Granilake ainsi que tous les collaborateurs Dale Einarson, Pierre-Jean Moreau, Benoît Converset, Roland Favre, la famille Laflamme et Morissette, le Conseil des arts du Canada, le Centre d’archives de la région de Thetford, le Bureau Estrien de l’Audiovisuel et du Multimédia BEAM, et le centre Bang.

Biographie:

Artiste canadienne multidisciplinaire, Stéphanie Morissette est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’art et en création de l’Université Concordia; d’un DESS en Coopération artistique internationale de l’Université Paris 8; d’un certificat en scénarisation cinématographique de l’UQAM et d’une Maîtrise en arts visuels de la Stamps School of Art & Design de l’Université du Michigan. Elle a participé à plusieurs programmes de résidences internationales en Allemagne, au Canada, en Finlande et en Islande.

Ses œuvres ont été présentées autant en galerie que lors de festivals en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, au Canada, en Chine, en Espagne, aux États-Unis, en Finlande, en Islande, en Pologne, en Syrie et en Turquie, et ce, dans le cadre d’événements  tels que  MUTEK, Montréal (2021), 22e Rencontres Traverse Vidéo, Toulouse, France (2019); Les Rendez-Vous du Cinéma Québécois, Montréal (2018); l’International Symposium of Electronic Arts (ISEA), Hong Kong (2016); le Women Makes Waves Film and Video Festival à Taiwan (2011); ainsi que la 10e Biennale internationale d’art contemporain d’Istanbul (2007). En 2017,  elle a remporté le Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec – Oeuvre de l’année en Estrie, pour son exposition L’inquiète forêt. Son œuvre en réalité virtuelle Méandres à été finaliste aux Prix Numix – art numérique en 2021. Depuis 2021, elle bénéficie d’un soutien axé sur la collaboration de longue durée avec le Centre Bang à Saguenay.

Crédit photo : Jessica Garneau.